L'empreinte écologique, indicateur de l’impact des individus sur la biosphère

Site: Plate-forme d'Enseignement de Nantes Université
Cours: Les relations Humains Nature(s) en anthropocène
Livre: L'empreinte écologique, indicateur de l’impact des individus sur la biosphère
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: mardi 23 juillet 2024, 00:20

Description

1. A propos de la séquence

Acquis d'apprentissage

  • Prendre conscience des différentes composantes spatiales nécessaires à nos besoins vitaux
  • Connaître les ordres de grandeurs des empreintes écologiques et carbone pour la France et l’amplitude des valeurs, ainsi que les valeurs d’objectifs à atteindre
  • Comprendre et pouvoir expliquer les intérêts et les limites des calculs d’indicateurs pour la sensibilisation des citoyens et l’infléchissement des politiques publiques

2. L'empreinte écologique


L’empreinte écologique (ecological footprint) correspond à la surface (en hectares) utilisée par chaque personne pour couvrir l’ensemble de ses besoins.

Plusieurs types de découpages ont été proposés. Une des formulations classiques consiste à représenter cette surface selon six grandes composantes dont les ordres de grandeur et les proportions varient selon les modes de vie :

  1. Champs cultivés (production végétale pour l’alimentation et l’industrie, textile par exemple),
  2. Prairies, pâturages (production animale pour l’alimentation et divers matériaux tels que le cuir, la laine)
  3. Forêts (production de bois pour la construction ou l’industrie, papier par exemple)
  4. Zones de pêche (production alimentaire)
  5. Zones bâties (incluant les routes, les logements, les bâtiments publics)
  6. Surfaces énergie, essentiellement forêts (nécessaires à la compensation des émissions de CO 2 issues de la combustion des énergies fossiles et non assimilées par les océans)

A l'échelle mondiale, les proportions de chaque composante sont les suivantes : cliquez sur chaque secteur pour les découvrir.


(d’après Boutaud et Gondran, 2018. L’empreinte écologique)

2.1. Comment la représenter ?


Classiquement et conformément au terme utilisé, l’empreinte est représentée sous forme d’un pied ou d’un pas au sein duquel les différentes composantes sont distinguées.

Image représentant l'empreinte carbone sous forme d'un pied, auquel sont intégrées les composantes.

Image adaptée de Earth Overshoot Day

2.2. A quoi sert-elle ?


Il s’agit d’un indicateur obtenu par calcul selon le mode de vie des individus sur un territoire donné.

Il permet :

  • de comparer l’impact des populations de divers pays ou de différents modes de vie
  • de confronter l’ensemble des besoins (somme des empreintes) à la capacité globale de la planète.

Il débouche ainsi sur le calcul :

  • du jour du dépassement, jour de l’année à partir duquel la consommation des ressources globales excède la capacité de la biosphère à fournir ces ressources ;
  • du nombre de planètes nécessaires pour subvenir à nos besoins.

Les indicateurs permettent ainsi :

  • aux individus de situer leurs impacts personnels sur l’environnement en comparaison avec leurs concitoyens ou avec les habitants d’autres pays ; ils contribuent alors à la sensibilisation aux problèmes écologiques planétaires.
  • aux décideurs (élus, agents de l’état et des collectivités) de réfléchir aux leviers à actionner pour améliorer la situation via des politiques publiques.

2.3. Quelques chiffres-clés

Empreinte écologique en hectares par personne (données Global Footprint Network, 2018)
  • Jour du dépassement de la capacité de la biosphère à subvenir aux besoins de l’humanité : 28 juillet en 2022
  • Nombre de Terre nécessaire pour subvenir aux besoins de l’humanité selon son mode de vie actuel : 1,75 en 2022

2.4. Indicateur complémentaire : l'empreinte carbone


De nombreux autres indicateurs environnementaux ont été proposés sur le modèle de l’empreinte écologique pour étudier des problèmes particuliers ou des activités données. L’empreinte carbone cible plus particulièrement l’impact des actions individuelles sur le climat en se focalisant sur les rejets de CO2.

En moyenne le mode de vie moyen des français amène à près de 10 tonnes équivalent CO2/an/personne alors que l’objectif à atteindre est de 2 tonnes pour limiter les changements climatiques à +2 °C d’ici 2100, conformément aux objectifs de la COP21 (Accord de Paris, 2015).


2.5. Inégalités écologiques face à ces indicateurs


Les valeurs moyennes masquent de très grandes disparités entre les pays selon le niveau de richesse, et au sein d’un pays entre les classes sociales qui se distinguent généralement par leur mode de vie.

  • Les 50% plus pauvres de la planète ne contribuent qu’à 10% des émissions de carbone
  • Les 10% les plus riches contribuent à 50% des émissions de carbone

Graphique montrant les inégalités d'émission de carbone selon le revenu dans la population mondiale

(Chiffres OXFAM, 2015 – Extreme carbon inequality)

2.6. Critiques et limites de ces indicateurs


Les estimations d’empreintes écologiques sont basées sur des calculs dont la simplicité a été critiquée. Ainsi la capacité productive d’un territoire est calculée sur la base du potentiel de ce territoire, sans intégrer les éventuels impacts des pratiques de production, tels que les pollutions. De plus le calcul des surfaces nécessaires pour compenser les émissions de CO2 est sujet à débat alors qu’elles constituent une part importante de l’empreinte écologique.

Ces caractéristiques du calcul de l’empreinte écologique peuvent aboutir à des contradictions. Un territoire peut ainsi accroitre sa capacité de production en convertissant des bois en cultures. Par contre, ce même territoire aura intérêt à conserver ses bois pour favoriser sa capacité à compenser ses émissions de CO2.

Des auteurs ont proposé le terme de handprint à la place de footprint, car ce terme renvoie plus directement aux impacts visibles de l’homme, par sa main ou ses outils.


3. Idées d'activités

Calculer son empreinte écologique ou son empreinte carbone

Envisager des moyens de la réduire en modifiant ses habitudes

4. Ressources complémentaires

Références bibliographiques / webographiques

Ouvrages
  • Gemenne, Rankovic et Atelier carto Sciences Po, 2019. Atlas de l’anthropocène. SciencesPo Les Presses.
  • Boutaud A., Natacha Gondran N., 2018. L’empreinte écologique. La Découverte.
Rapport
Sites web

5. Credits

Cette leçon fait partie du Socle commun de connaissances et de compétences transversales sur l'anthropocène (S3C), produit par la Fondation UVED et soutenu par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

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Première édition :  septembre 2023