La période de la Renaissance et en particulier les années 1450-1600 constitue à bien des titres un moment de transformation radicale, comme il n’y en a pas eu plus de trois dans l’histoire : à savoir l’invention de l’écriture, il y a 5000 ans ; l’invention de l’imprimerie au milieu du XVe siècle ; la numérisation du monde depuis les années 2000.
La période de la Renaissance est centrale sur le plan historique à plus d’un point. J’en énoncerai 5 :
1. on assiste à l’affirmation de l’individu autonome, celui qui cherche à se détacher des discours ambiants et de l’individu complet, qui cherche à acquérir une connaissance globale, qui parle en son propre nom (Montaigne, Essais);
2. on entrevoit une phase nouvelle d’accumulation du capital, qui traduit le passage du mercantilisme au capitalisme ;
3. on assiste à l’affirmation d’États de plus en plus centralisés, à la préfiguration d’une Europe des nations, à de nouvelles relations entre guerre et État, entre État et politique ;
4. La période traduit une phase de mise en connexion du monde et le passage d’un monde de trois à quatre continents. L’expression nouveau monde (orbis novus) date de 1494 et est l’œuvre de Pierre Martyr d’Anghiera*, un Lombard installé à Séville ;
5. La recomposition des savoirs qui va permettre le développement de l’imprimerie, de la cartographie.