2. Biosphère : définition

2.4. La crise actuelle : une sixième extinction ?

A l'anthropocène, la modification du système Terre par les activités humaines est à l'origine d'une nouvelle réduction du niveau de biodiversité à la surface de la planète, que d'aucuns considère comme une "sixième extinction". Au sens strict, cela devrait signifier que la magnitude et le taux d'extinction de la crise actuelle sont comparables à ceux des Big Five.

En terme de magnitude, nous aurions perdu, globalement, au cours des derniers siècles, entre environ 1% (pour les vertébrés), et 10% (pour les invertébrés) des espèces. En comparaison, c'est moins que les Big Five. Mais cette comparaison ignore deux phénomènes :

  • Tout d'abord, à plus petite échelle spatiale ou taxonomique, les taux d'extinction peuvent être bien plus élevés. 
  • Ensuite, une proportion plus importante d'espèces, jusqu'à 40%, sont menacées d'extinction. Ce qui signifie qu'elles pourraient disparaître dans les prochaines décennies.

Si le nombre d'espèces déjà disparues est comparativement modeste, la vitesse à laquelle ces espèces ont disparu est très élevée. Actuellement, les espèces disparaîtraient jusqu'à 50 fois plus vite qu'en temps normal, c’est-à-dire en l'absence de perturbations anthropiques. Si l'on considère que les espèces aujourd'hui menacées disparaitront au XXIe siècle, les taux d'extinctions seraient alors jusqu'à 1000 fois plus élevés. A cette vitesse, nous atteindrions une magnitude comparable à celles des extinctions massives en quelques siècles seulement !