2. La notion de croissance verte et de découplage

La notion de croissance verte est apparue il y a quelques années en réponse aux critiques fortes et convergentes dont la croissance fait l'objet et reprend l'idée qu'il est possible de découpler les évolutions du PIB de ses dégâts. La question du découplage n'est pas nouvelle. Elle a été abordée à la fin des années 1980, notamment par la Banque Mondiale, avec la possibilité d'une relation entre croissance et dégradation de l'environnement en forme de U inversé. La relation postule que, dans les premiers stades de développement, l'augmentation de la production dégrade l'environnement mais, au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant, la croissance peut entraîner une amélioration de la qualité de l'environnement. Grossman et Krueger ont proposé le nom de courbe environnementale de Kuznets. Bien que très connue, cette relation a été assez systématiquement invalidée, notamment -mais pas seulement- pour les émissions de gaz à effet de serre.

Concilier croissance et préservation de l'environnement impose de développer des processus de production plus efficaces et de produire avec moins de matière, moins d'énergie et moins de rejets polluants. L'OCDE définit la croissance verte comme la promotion de « la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être ».