2. La notion de croissance verte et de découplage

2.1. Critique de la croissance verte

Notons tout d'abord que la définition n'intègre pas la dimension sociale, à la différence du concept de développement durable. Mais, la croissance verte ne peut être envisagée comme une réponse à la crise environnementale actuelle que si elle garantit un découplage absolu, c'est-à-dire si l'usage de ressources naturelles (métaux, minéraux, combustibles fossiles, biomasse...), ou les émissions polluantes ou de gaz à effet de serre diminuent significativement de façon absolue, quel que soit le niveau de croissance économique. La plupart des travaux qui se penchent sur la question du découplage montrent que celui-ci a été au mieux relatif.

Un découplage relatif désigne une baisse de l'intensité des émissions ou matérielle du PIB : chaque euro créé se fait alors avec une quantité moins importante de matière, de rejets polluants ou d'émissions de gaz à effet de serre. Cela ne signifie pas que la quantité totale de matière utilisée diminue ou que les émissions générées décroissent.

Au niveau mondial, les prélèvements et rejets connaissent une croissance exponentielle.

Graphiques présentant les émissions de G.E.S pour différents pays du monde de 1970 à 2016 selon les points de PIB

Source : Commissariat général au développement durable et I4CE, 2019. Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde, DATALAB, Edition 2019.