2. Les études d'impact sur l'environnement

2.4. Principales difficultés et limites relatives aux EIE

Une EIE est financée par le porteur de projet (appelé pétitionnaire) qui paie un bureau d’études (prestataire) pour les réaliser. Cela implique une dépendance financière qui a été souvent critiquée car elle peut biaiser les conclusions. Autrement dit, un BE trop favorable à l’environnement et critique envers les projets qu’il évalue ne sera plus sollicité, mais inversement un BE trop laxiste vis-à-vis du projet, dont les conclusions seront rejetées par les services de contrôle de l’Etat sera également délaissé. Cela favorise la culture du compromis consensuel.

Afin de limiter le coût des EIE, certains travaux ne sont pas suffisamment approfondis (par exemple études de terrains trop brèves ou pas à la bonne saison pour bien identifier toutes les espèces présentes sur le site). Dans ce cas les conclusions sont incomplètes ou ne sont pas pertinentes.

Les services de l’Etat et les associations de protection de l’environnement ont souvent dénoncé le recours abusif à la compensation comme caution pour faire accepter des projets, sans avoir suffisamment planché sur l’évitement et la réduction.

Même en cas de fort impact sur l’environnement un projet peut être autorisé s'il est démontré que le projet justifie d'une raison impérative d'intérêt public majeur (notamment d’un point de vue socio-économique) et de l'absence de solution alternative.

L’évaluation des incidences se focalise largement sur :

  • les espaces qui bénéficient d’un statut de protection (tels que Natura 2000)
  • les zones sensibles (tels que les cours d’eau, marais, tourbières, prairies humides)
  • les espèces protégées

et accorde moins d’importance aux lieux de « nature ordinaire » qui sont pourtant les plus répandus et essentiels pour le bon fonctionnement de l’ensemble des écosystèmes.