2. La Nature, source d'inspiration

2.3. Mises en pratique


De nombreux exemples permettent d’illustrer que la Nature peut incarner un auxiliaire dans la réussite des aménagements, à diverses échelles spatiales et différents types de milieux.

Le climatiseur ou le végétal

Le contexte du réchauffement global est particulièrement préoccupant en ville. L’augmentation des températures conduit à installer massivement des systèmes artificiels de climatisation dans les bâtiments résidentiels, les commerces, les entreprises. Toutefois, de nombreuses agglomérations se tournent vers des solutions plus écologiques pour créer des îlots de fraîcheur. Ainsi, l’évapotranspiration des plantes est un processus naturel qui permet de réduire la température, sans dépense supplémentaire d’énergie. De plus la végétation apporte du bien-être aux habitants en améliorant leur cadre de vie et favorise la biodiversité. Par conséquent, les Agences d’Urbanisme et bien d’autres structures développent des projets de désimperméabilisation des sols et de végétalisation des espaces publics, toitures ou murs des bâtiments pour profiter de ce «cooling effect». Il s’agit d’une stratégie gagnant-gagnant (pour les humains et pour la Nature).

Mur végétal
Source : P. Mordelet

Le saule ou le rocher

Les rectifications et chenalisations de cours d’eau (pour rendre le tracé des ruisseaux et petites rivières plus rectiligne) a favorisé l’érosion des berges. Classiquement ce problème a été traité avec l’utilisation massive d’enrochement (gros blocs de pierre pour limiter la destruction des berges en période de crue). Une alternative consiste à implanter de la végétation le long des cours d’eau. Grâce à son chevelu racinaire, elle va stabiliser les berges. Les saules sont particulièrement désignés pour réaliser cette fonction. Diverses structures ont réalisé de multiples plantations dans cet objectif.

enrochement de talus
Source : P. Mordelet

Les rives du lac

En France (et partout dans le monde), dans les vallées alluviales, des milliers de lacs artificiels résultent de l’excavation des sables, cailloux, galets du sous-sol. Ces matériaux sont indispensables à la construction des infrastructures de transport telles que les routes, et des bâtiments. Les dépressions ainsi créées sont le plus souvent suffisamment profondes (10 à 20 mètres) pour se remplir avec l’eau de la nappe phréatique. Les actions de génie écologique consistent à profiler les bords de ces trous d’eau, avec des engins de chantier, afin qu’ils ne soient pas de simples bassines et puissent accueillir un maximum de biodiversité. Les berges doivent être irrégulières avec des pentes douces qui permettent à la végétation de s’installer et servir de frayères pour les poissons et les amphibiens, ménager des zones humides avec des petites mares en arrière des berges, conserver des ilots au milieu du lac pour la tranquillité des oiseaux, etc. Dans ces conditions, ces zones apparues de toute pièce à la suite des perturbations d’une activité industrielle peuvent devenir des sites d’intérêt écologiques, fréquemment classés en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique) ou Natura 2000.

La gestion différenciée des espaces verts et des bords de route

Il s’agit d’une déclinaison du GE qui consiste à se démarquer de l’idée de tondre à ras la végétation pour « faire propre ». Si cet entretien reste nécessaire dans les zones très fréquentées pour faciliter l’accès ou pour des raisons de sécurité, il est recommandé d’adopter une gestion moins invasive partout où c’est possible. Les avantages sont multiples, comme le montre le schéma ci-dessous.

Schéma représentant les atouts d'une gestion différenciée des espaces verts et routes
Source : P. Mordelet