2. La compensation, la maladaptation et l’effet rebond

2.1. La compensation

La compensation, issue de la séquence « éviter, réduire, compenserRéf. biblio » repose sur le principe de substituabilité des capitaux. Le capital financier est substituable au patrimoine naturel et au travail humain, c'est un premier biais. La généralisation du terme capital pour le vivant non-humain et humain traduit ce glissement et sa mise en chiffres à l’instar d’un processus technologique ou d’une opération financière.

Parmi les actions de compensation, il convient de relever la compensation carbone. Elle consiste à financer un ou plusieurs projets environnementaux, autrement appelés puits de carbone, permettant le stockage, la réduction ou l’évitement d'émissions de gaz à effet de serre. Le recours auxdits puits de carbone naturels, les forêts et autres couverts végétaux comporte un autre biais. Ce sont des paris sur l’avenir. En effet, la compensation présume d’une capacité future d’un espace végétal de capter une quantité donnée de CO2. D’une part, le CO2 est émis aujourd’hui et agit immédiatement sur le climat, d’autre part, les conditions climatiques (sécheresse, canicule, maladies) font peser une incertitude forte sur les capacités du futur couvert végétalRéf. biblio. Il ne tient pas compte des incendies dont le risque est croissantRéf. biblio. Enfin, souvent le développement de ces puits de carbone s’effectue souvent au détriment d’espaces naturels qui sont détruits (alors qu’ils participaient aussi au stockage du carbone).