2. Pourquoi étudier une controverse ancienne ?

2.5. Epilogue

La science avance parfois de façon chaotique, souvent au prix de vives controverses. Les certitudes évoluent à la faveur de ces débats mais il n’y a pas de retour en arrière. Personne n’a jamais pu démontrer que la Terre était plate ou que le Soleil tournait autour d’elle car aucun fait scientifique testable et mesurable ne peut être produit pour soutenir ces idées farfelues.

Les avancées scientifiques sont fondées sur des hypothèses vérifiables et réfutables : les calculs de Kelvin étaient justes, mais ses hypothèses de départ ne l’étaient pas, faute d’une connaissance suffisante à l’époque, et elles ont été réfutées. Cependant les lois de la thermodynamique restent valides, tout comme la théorie de l’évolution de Darwin. 

Au fur et à mesure que nous apprenons à mieux connaître le monde qui nous entoure, nous y découvrons des éléments qui soutiennent et affinent, ou parfois réorientent notre compréhension des lois et théories associées aux grandes découvertes. La quantité de faits à produire pour faire avancer la connaissance (et de polémiques à surmonter) est sans nul doute plus importante que le nombre de grandes théories ou lois universelles qu’il reste à énoncer. Mais l’accumulation d’observations scientifiques est d’une importance fondamentale car la crédibilité d’une théorie repose sur sa concordance avec les faits plutôt que sur la renommée de son auteur.

Si vous en doutez encore après cet exemple, sachez que les estimations fantaisistes de Usher ont été confirmées par… Newton (on oublie généralement de mentionner cet exploit peu reluisant dans le CV du grand homme) et que dans la controverse que nous venons de décrire Darwin s’est vu contredit par… son propre fils !