2. Que sont les limites planétaires ?

2.3. Variables de contrôle et de réponse, espace sûr et zone de risque

Pour chaque limite planétaire identifiée, une (parfois deux) variable(s) de contrôle sont proposées.

  • Ainsi, pour la limite planétaire « changement climatique », la concentration atmosphérique en CO2 est l’une des deux variables de contrôle (la 2e étant l’augmentation du forçage radiatif au sommet de l’atmosphère). La(les) variable(s) de réponse illustrent le comportement du système Terre en réponse à la perturbation de la variable de contrôle.
  • Pour le climat, des exemples de variables de réponse sont la température globale moyenne de surface, le niveau des océans (qui augmente), la masse de glace continentale (qui diminue), etc.

La figure ci-dessous illustre le cas d’une limite planétaire associée à un point de bascule (tipping point). La limite planétaire est alors définie comme la valeur de la variable de contrôle à ne pas dépasser pour rester dans un espace sûr pour l’humanité. Le franchissement de la limite fait rentrer dans une zone de risque de déstabilisation du processus considéré.

Hétérogénéité mondiale des limites planétaires, avec un seuil continental/global

Adapté de "Planetary boundaries: Guiding human development on a changing planet" par Steffen W., Richardson K., Rockström J., Cornell S.E., et.al. (2015).

Il est à noter que la position du point de bascule (lorsque ce dernier existe) n’est généralement pas connue. Dans le cas du changement climatique, la zone d’incertitude estimée pour la concentration atmosphérique en CO2 est l’intervalle 350-450 ppm et la valeur de la limite planétaire proposée par Steffen et al. est 350 ppm. Celle-ci est largement dépassée en 2022, à 417 ppm (source : Global Carbon Budget).