2. Les principaux impacts et risques associés au réchauffement climatique

2.1. L’accord de Paris et le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5°C

La COP 21 (2015) a abouti à l’accord de ParisRéf. biblio, dont l’article 2 (ci-dessous) fixe l’objectif de maintenir l’augmentation des températures mondiales bien en dessous de 2°C et si possible 1,5°C, par rapport aux niveaux dits « préindustriels » (le GIEC utilise comme référence la température planétaire moyenne sur la période 1850-1900Référence bibliographique). Cet objectif a été fixé sur la base de l’évaluation des risques associés à un réchauffement croissant.

Article 2

1. Le présent Accord, en contribuant à la mise en œuvre de la Convention, notamment de son objectif, vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, notamment en :

a) Contenant l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques ;

b) Renforçant les capacités d'adaptation aux effets néfastes des changements climatiques et en promouvant la résilience à ces changements et un développement à faible émission de gaz à effet de serre, d'une manière qui ne menace pas la production alimentaire ;

c) Rendant les flux financiers compatibles avec un profil d'évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques.

2. Le présent Accord sera appliqué conformément à l'équité et au principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales.

Source : Accord de Paris - Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (2015)

Le choix d’un objectif de limitation du réchauffement « nettement en dessous de +2°C » et, si possible, à 1,5°C, résulte d’un compromis entre la réduction des risques et la difficulté à suivre une trajectoire compatible avec ces niveaux de réchauffement.

Le rapport spécial du GIEC « Réchauffement planétaire de 1,5°C », élaboré à la demande de la COP 21, documente les conséquences d’un tel niveau de réchauffement, ainsi que les trajectoires correspondantes d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce rapport indique ainsi :

  • « Les risques liés au climat auxquels sont exposés les systèmes naturels et humains sont plus élevés pour un réchauffement planétaire de 1,5 °C qu’à présent, mais moins élevés que pour un réchauffement de 2 °C (degré de confiance élevé). Ces risques sont fonction de l’ampleur et du rythme du réchauffement, de la région considérée, du niveau de développement et du degré de vulnérabilité, ainsi que des options retenues en matière d’adaptation et d’atténuation et de leur mise en œuvre (degré de confiance élevé) ».Référence bibliographique
  • « Il serait possible d’éviter un plus grand nombre d’impacts du changement climatique sur le développement durable, l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités si le réchauffement planétaire était limité à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C, en tirant profit au maximum des synergies en matière d’atténuation et d’adaptation et en réduisant autant que possible les risques d’effets indésirables (degré de confiance élevé) ».Référence bibliographique

Le rapport indique également que limiter le réchauffement à 1,5°C nécessite des transformations rapides et radicales :

  • « Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement minime exigeraient des transitions rapides et radicales dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement des terres, de l’urbanisme, des infrastructures (y compris transports et bâtiments) et des systèmes industriels (degré de confiance élevé) ».Référence bibliographique