Combien de gaz à effet de serre peut-on encore émettre pour ne pas dépasser 1,5 ou 2°C de réchauffement global ?
2. Qu’est-ce que le « budget carbone restant » ?
2.5. Complément : notion d'émissions négatives de CO2
Cette figure présente des scénarios compatibles avec un réchauffement planétaire de 1.5°C par rapport aux températures préindustrielles. Elle montre que plus on tarde à réduire les émissions, plus il faut compenser par des émissions négatives après 2050 pour « rattraper » le dépassement de budget avant 2050 (la courbe S5 est le cas le plus marqué). Des émissions négatives d’un tel niveau (jusqu’à -20 GtCO2) constituent un pari (très risqué) car il s’agit de technologies qui n’ont jamais été appliquées et/ou testées à cette échelle, et qui ne sont pas forcément opérationnelles à ce jour.
Source : GIEC, 2018, Summary for Policymakers. In: Global Warming of 1.5°C
Certaines courbes de la figure précédente et de la figure ci-dessus passent sous l’axe des abscisses, ce qui correspond à des émissions nettes de CO2 négatives.
Cela signifie que l’on élimine alors du CO2 de l’atmosphère. Le GIEC définit l’Élimination du dioxyde de carbone comme l’ensemble des «activités anthropiques qui permettent d’éliminer le CO2 de l’atmosphère et de le stocker, de manière durable, dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits. Sont comprises dans ces activités la valorisation anthropique, qu’elle soit actuelle ou potentielle, des puits biologiques ou géochimiques et le captage direct dans l’air et le stockage, mais en sont exclues le piégeage naturel de CO2 qui n’est pas causé directement par des activités humaines ».
Lorsqu’on retire des GES de l’atmosphère, on parle d’émissions négatives. Plusieurs méthodes permettent de réaliser des émissions négatives (qui concernent essentiellement le CO2) :
- Renforcer les puits de carbone naturels (forêts, sols, océans) : ex. reforestation, modification de l’utilisation des sols ;
- Recourir à des technologies de captage et séquestration de CO2. Par exemple : utilisation de bioénergie (énergie tirée de toute forme de biomasse ou de ses sous-produits métaboliques) avec captage et stockage du CO2.