2. La représentation du monde depuis l'Antiquité

2.2. La fin du géocentrisme


Portrait de Nicolas Copernic
Portrait de Nicolas Copernic
(Anonyme, 1580)


Dès les années 1511-1513, Nicolas Copernic qui observe les astres à partir d'une église, en Pologne, comprend les impasses radicales du système géocentrique et écrit un court traité qui expose le système héliocentrique.

C'est en 1543 qu'il publiera son ouvrage majeur, qui sera mis à l'index par l'Eglise. On parle de révolution copernicienne tant cette nouvelle thèse scientifique remit en cause les représentations du Monde, notamment celles défendues par l'Eglise.  Ce n'est pas qu'une question pour astronomes à lunettes, c'est toute la vision du Monde et de ce que doivent y faire les Humains qui change. Alors que le système de Ptolémée plaçait l'Humain au centre de la terre, immobile et au centre de l'Univers, les découvertes majeures de Copernic (1543) puis Galilée, Képler et Newton infligent aux humains une « blessure narcissique ». A partir de ce moment, on passe, comme l'écrit Alexandre Koyré, "Du monde clos à l'univers infini".

[L'Univers est] écrit dans une langue mathématique, et les caractères en sont les triangles, les cercles, et d'autres figures géométriques, sans lesquelles il est impossible humainement d'en saisir le moindre mot ; sans ces moyens, on risque de s'égarer dans un labyrinthe obscur.

— Galilée

En même temps qu'elle devient complètement accessible par les sciences et la raison, la Nature est définitivement vidée de ses puissances magiques, réduite à la matière et l'étendue. L'augmentation du savoir humain et sa possible domination de la Nature vont de pair avec un désenchantement de celle-ci.