2. Le rôle des idéologies

2.7. L'écologisme

Dans les années 1960, alors que la société de consommation émerge, un nouveau courant politique apparaît, critiquant la société industrielle et pointant la destruction de la nature – changement climatique, pollution nucléaire, pesticides, épuisement des ressources etc. L’industrialisation a des conséquences dommageables sur la planète, voire fatales pour une partie du vivant, humains inclus. En regardant de plus près toutefois ces critiques ont existé de tout temps et étaient même présentes dès le début de l’industrialisation.

Alors que le socialisme a surtout cherché à socialiser la croissance et partager les bénéfices de l’industrie, l’écologisme critique l’accumulation comme telle, et rejette donc le socialisme compris comme capitalisme d’État. Comme le socialisme, l’écologisme critique la propriété privée et les inégalités. Mais comme le libéralisme, et le socialisme autogestionnaire, ce courant tend à faire jouer au marché un rôle dans l’organisation sociale, contre l’étatisme, perçu comme alimentant la croissance de l’État. L’écologisme insiste sur les droits de la nature ou des générations futures, sur l’état de la planète. Il propose un projet politique complet, s’organisant en parti, et se distingue donc de « l’environnementalisme » à forme associative et à projet plus sectoriel et limité, en forme de « syndicalisme de la nature ».

Face à l’écologisme, les trois autres courants ont réagi de manière hostile. Puis le libéralisme s’est mis à défendre l’idée que le marché peut s’adapter à une demande de produits « verts ». Le problème est que ceux-ci coûtent parfois plus cher et non moins cher. Il faut donc augmenter les salaires, ou s’appauvrir en termes économiques (« décroissance »).

  • Le libéralisme soutient donc l’idée de croissance verte, c’est-à-dire de produits verts et moins chers, par la technologie.
  • Le socialisme considère que le problème vient du capitalisme, tout en défendant souvent la croissance économique. Des tentatives de synthèse « écosocialistes » émergent régulièrement, avec plus ou moins de succès.
  • Le conservatisme se désintéresse des enjeux écologiques, focalise sur la puissance nationale et la natalité.