2. De quoi s'agit-il ?

2.2. Les conséquences de l'artificialisation des sols

L’artificialisation des sols s’est énormément accélérée au cours de l’anthropocène. Dans sa définition couramment admise elle correspond à la perturbation d’un sol naturel, agricole ou forestier pour des besoins d’urbanisation, conduisant le plus souvent à son imperméabilisation sous une couche de bitume, de béton ou autre surface qui ne permet plus la pénétration de l’air et de l’eau dans le sol sous-jacent.

En France, les sols artificialisés ont augmenté d’environ 50 000 ha/an entre 1982 et 2018 (données Agreste)

Ce phénomène présente de multiples impacts :

  • Perte de surface agricole, devenue indisponible pour la production alimentaire.
  • Déstockage du carbone du sol pendant la phase chantier, et réduction de la capacité de séquestration de carbone dans le sol imperméabilisé (notion de service écosystémique).
  • Fragmentation (due à la voierie notamment) et destruction d’habitats favorables à la biodiversité (en particulier à la faune du sol).
  • Augmentation du ruissellement, facteur d’aggravation des crues.
  • Création d’ilots de chaleurs urbains, facteur d’aggravation des canicules.
  • Surfaces fortement émettrices de dioxyde de carbone et autres polluants urbains, facteur de dégradation de la santé publique.

Il existe un Observatoire de l’artificialisation des sols qui assure un suivi de ces surfaces, décliné en différents indicateurs rassemblés dans un tableau de bord. Ces observatoires sont des outils désormais classiquement utilisés pour décrire les impacts de l’Homme sur l’environnement, grâce à la gestion des données (en particulier d’images aériennes issues de survols avions, drones, satellites) dans des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) qui permettent de les cartographier.