2. De quoi s'agit-il ?

2.4. Le pragmatisme

Définition

Selon l’éthique environnementale pragmatique, la nature fournit des biens (matières premières, produits agricoles, etc.) et des services (pollinisation, fixation des nitrates, séquestration du dioxyde de carbone…) que les êtres humains peuvent exploiter comme une ressource. Il n’est dès lors pas considéré comme un problème d’exploiter ces ressources allouées par la nature. 

Pour Bryan Norton dans Why Preserve Natural Variety (Princeton University Press, 1987), philosophe de l’environnement, un programme de protection de la nature est justifiable d’un point de vue anthropocentrique. Valoriser l’Homme n’est pas forcément synonyme d’une dévalorisation de la nature. Les pragmatistes ont une vision pluraliste et relationnelle : il existe pour eux une quantité de raisons de donner une valeur, et les valeurs différentes ne sont pas isolées entre elles, sortant du paradigme de la valeur intrinsèque. Les pragmatistes cherchent donc à trouver un consensus entre les valeurs plutôt qu’à ne se concentrer que sur la valeur intrinsèque.

Ainsi, l’Homme se trouve au centre des valeurs, et la pluralité des justifications tant qu’elle sert à protéger la nature est bonne pour trouver un consensus. Il faut ainsi favoriser la délibération.

Critique

Cette vision est critiquée car elle oublie les non-vivants dans la délibération. Mais le pragmatisme n’est pas un choix entre anthropocentrisme, biocentrisme et d’autres orientations. Pour la vision pragmatiste, il s’agit de délibérer sur chaque action par une gouvernance organisée afin de choisir une approche ciblée des problématiques environnementales.