2. De quoi s'agit-il ?

Les inégalités socio-environnementales correspondent à l’idée selon laquelle les populations et les groupes sociaux ne sont pas égaux face aux différents risques environnementaux à différentes échelles (pollution de l’air, de l’eau, des sols, zoonoses, risques industriels, etc.) de même qu’ils ne disposent pas d’un accès équivalent aux ressources et aménités environnementales (eau, air, espaces verts, etc.).

Les pauvres se défendent des externalités négatives de la consommation (décharges, pollution environnementale, etc.) tout en n’ayant que peu accès à la même consommation (une « sobriété imposée »Réf. biblio). Les riches ont une capacité disproportionnée à contribuer à ces inégalités via leur consommation et modes de vie.

Empreinte carbone des ménages français par décile de revenu

Source : ADEME, Maillet et al., 2019, "Fiscalité carbone aux frontières"
Adaptation graphique : UVED

Malgré l’évidence, l’écologie politique s’est développée loin des préoccupations des classes populaires. Le sociologue français Jean-Baptiste Comby met en évidence trois écologies :

  • une écologie technocratique réservée aux classes riches,
  • une écologie des gestes individuels qui concerne peu les classes pauvres,
  • une écologie sous forme d’alternatives territorialisées, d’expérimentations riches, mais souvent fragiles y compris dans les quartiers populaires.

La problématique des inégalités renvoie directement à celle de la justice environnementale, du racisme environnemental, mais aussi aujourd’hui de la justice climatique.