Historique des COP : 30 ans de négociations
2. Les phases de l'historique des COP
2.4. Conclusion
L’inventaire des COP et la synthèse présentée dans ce cours donnent un aperçu de la difficulté de la construction de la gouvernance internationale de la lutte contre les changements climatiques.
En 30 ans de COP, le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris s’avèrent être les seuls dispositifs qui aient permis dans un cadre international d’amener les États, en particulier les pays développés, à prendre des engagements pour réduire leurs EGES. Tant de COP pour si peu de résultats, ou pour de piètres résultats, participe d’une gouvernance internationale loin de produire les résultats escomptés. Sans reprendre la formule « trop de sommets tue les sommets » dans cette « ère de la réunionite », on observe que les COP continuent de jouer le rôle d’arène principale pour essayer de structurer davantage et de renforcer la gouvernance internationale de la lutte contre les changements climatiques. L’ampleur de la tâche est immense, compte tenu des difficultés d’obtenir par consensus des traités internationaux ambitieux qui tiennent compte des intérêts des États et des coalitions d’États. La souveraineté de chaque État apparaît comme un obstacle face à la nécessité de mener des actions et de mettre en œuvre des politiques internationales pour atténuer le changement climatique, problème global non circonscrit dans les limites géographiques des États.
Par ailleurs, le poids politique et économique des pays émergents devient de plus en plus important, contribuant à modifier les rapports de force. Parallèlement, les divergences apparaissent dans les positions défendues par les pays développés, dont le poids politique et géopolitique s’affaiblit. Des divergences apparaissent aussi au sein des pays en développement, dont certains dénoncent l’attitude des pays émergents. Ainsi, à Cancun et à Durban, de nombreux pays en développement ont critiqué l’Inde, lui reprochant d’entraver le consensus. Ces divergences ont conduit à l’assouplissement du principe des responsabilités communes mais différenciées, estompant quelque peu le clivage entre pays développés et pays en développement.