2. Géographie des COP

En 30 ans, 28 COP, 18 CMP et 5 CMA ont été organisés. En raison principalement du respect du principe de rotation géographique (chaque continent ou région à son tour) très utilisé dans le cadre des Nations unies, on observe une diversité de pays hôtes de ces conférences et réunions.

Tableau des COP organisées depuis 1995

M. Tsayem Demaze

Cependant, ce principe est relativisé par le fait que les candidatures pour l’organisation des COP sont spontanées et que les coûts de l’organisation sont souvent à la charge des pays hôtes, ce qui peut dissuader des pays pauvres d’autant que leurs moyens logistiques et leurs capacités d’organisation et d’accueil peuvent être limités. C’est le cas des Iles Fidji, qui avaient obtenu l’organisation de la COP 23 et avaient trouvé un arrangement pour que l’Allemagne l’accueille, certes sous la présidence des Iles Fidji. Une telle situation s’est produite en 2019 : l’Espagne a été hôte de la COP 25 qui aurait dû avoir lieu au Chili. En 2020, en raison de la crise sanitaire engendrée par la pandémie à coronavirus, la COP n’a pas eu lieu. Un dialogue en distanciel, via internet, a été organisé par la CNUCC.

L’Europe de l’Ouest a accueilli une grande quantité de COP, ce qui illustre sa forte présence dans ces arènes, en cohérence avec sa forte implication dans l’élaboration du Protocole de Kyoto, dont l’Union Européenne est le « poids lourd »Réf. biblio. L’Allemagne a déjà été hôte de 4 COP. Le secrétariat de la CCNUCC est situé à Bonn (décision de la COP 1). 

Le fait d’être candidat à l’organisation d’une COP peut être interprété comme significatif du souhait de peser sur la gouvernance internationale de la lutte contre les changements climatiques. L’organisation d’une COP par un pays illustre en quelque sorte l’importance de sa « diplomatie climatique ». L’échec ou le succès de certaines COP était imputable aux stratégies de négociations déployées par les pays hôtes. Ainsi, l’Accord de Copenhague (2009), largement considéré comme un échec, est révélateur des stratégies diplomatiques adoptées par la présidente danoise de cette COP (Connie Hedegaard, devenue commissaire européenne à l’action pour le climat de 2010 à 2014), stratégies ayant provoqué l’ire et les protestations des pays en développement et des pays émergentsRéf. biblio. Quant aux succès relatif ou in extremis des COP de Cancun et de Durban, ils illustrent les qualités de négociatrice de la présidente mexicaine de la COP de Cancun (Patricia Espinoza, qui a eu droit à une « standing ovation »), et de la présidente sud-africaine de la COP de Durban (Maite Nkoana-Mashabane), qui a utilisé « l’indaba », sorte de négociations informelles (arbre à palabres) pour trouver des consensusRéf. biblioRéf. biblio

Quelques soient les qualités de la « diplomatie climatique » du pays hôte, une COP peut néanmoins ne pas produire les accords escomptés si les positions des pays emblématiques, comme les États-Unis (lors de la COP 6) ou la Chine (lors de récentes COP), sont inflexiblesRéf. biblioRéf. biblio.

Carte des différents lieux de tenue des conférences et meetings entre 1995 et 2023

Source : M. Tsayem Demaze